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© Jonathan et Kari

Dans la peau d’explorateurs, le temps d’une expédition polaire au Finnmarksvidda

J’ai voulu retranscrire en mots l’expédition polaire que Jonathan et Kari, ce couple d’aventuriers, m’ont raconté lors d’un entretien. Ces baroudeurs de l’extrême rêvent d’explorer le monde tout en respectant son précieux environnement. Le corps a ses limites que certains repoussent, comme ces deux aventuriers qui vibrent pour le challenge !

Jonathan et Kari ont bravé le Finnmarksvidda, vaste plateau d’une région bien connue en Norvège : le Finnmark. Cette dernière, réputée pour sa nature sauvage et préservée, constitue un paysage culturel. En effet, ces terres pastorales sont utilisées par les éleveurs de rennes. Composé de collines, de crêtes provenant de glaciers issus de l’ère glaciaire et de lacs ; le Finnmarksvidda représente l’endroit idéal pour s’exercer à de plus longues expéditions polaires. Les conditions sont extrêmes et les efforts demandés aussi.

Plongez, dans cet article, dans la peau de ces deux explorateurs hors normes pour vivre une expérience unique à leurs côtés !

La préparation pré expédition, une étape cruciale

Carte reprenant le trajet d'une expédition polaire en Norvège.
Une expédition en terres polaires ! © Jonathan Labarre et Kari Toftesund

Un récapitulatif s’impose pour vous présenter le périple effectué par Jonathan et Kari, ces deux aventuriers. Voici quelques éléments importants concernant l’expédition polaire au Finnmarksvidda :

📍 Lieu : Norvège du Nord, dans la région du Finnmark

⌛️ Durée : 5 jours

📏 Distance parcourue : 90 kilomètres

📅 Période : mi-mars 2023

Une préparation mentale nécessaire

Une femme blonde avec une lampe frontale et une doudoune grise et jaune observe l'horizon enneigé.
Des explorateurs au mental d’acier ! © Instagram Pihoqahiak

S’assurer d’être mentalement prêt pour une expédition de cette ampleur reste un point primordial. Pour ce couple d’explorateurs, c’est une évidence. En effet, Jonathan et Kari rêvent d’aventures depuis toujours. Pour eux cela représente un accomplissement, ils ont eu le temps de se préparer psychologiquement depuis plusieurs années. On peut même dire que pour certains, comme eux, c’est dans les gènes… Néanmoins, l’aspect mental est important et ne doit pas être négligé.

La nervosité peut quand même se faire ressentir avant le départ, comme lorsqu’ils se demandent si tout est bien prêt. Cependant, tout disparaît à l’instant crucial pour laisser place à l’excitation et la concentration sur l’objectif.

Une préparation physique adéquate

Deux amoureux aventuriers devant l'horizon la nuit, tractant des pneus sur la neige.
Repousser ses limites ! © Instagram Pihoqahiak

La préparation physique demeure essentielle pour une expédition dans des conditions polaires. Footings habituels, renforcements à la salle de sport ont continué à faire partie de leur quotidien. Ajouté à cela des séances de tractage de pneus, afin de simuler le poids de la pulka qu’ils auront à tirer. Cette dernière est une sorte de petit traîneau que l’on amène avec soi en expédition polaire pour pouvoir transporter ses affaires. Une charge de 30 kilos pour Kari et 50 kilos pour Jonathan au moment du départ. Cela s’avère non négligeable !

Se nourrir en conséquence fait aussi partie intégrante du programme. En effet, dans des conditions extrêmes où le froid est si intense qu’au Finnmarksvidda, le corps réclame plus de nutriments. Ils doivent donc s’exercer à absorber plus du double de leurs apports journaliers habituels, pour ne pas être en déficit et garder l’énergie adéquate.

La préparation technique, un indispensable

Un aventurier qui nettoie le matériel du camp au matin, après une nuit enneigée.
Des modèles modernes ! © Instagram Pihoqahiak

L’idée naît d’une envie d’expédition polaire, ensuite l’emplacement pour la réaliser suit. Finnmarksvidda représente le lieu parfait, pas trop loin et aux conditions semblables à celles du pôle Nord. Une fois l’endroit localisé, c’est le trajet qui doit être organisé. En effet, ces deux aventuriers ont fait eux-mêmes leur propre tracé à l’aide d’une carte. À l’ancienne, Jonathan proclame « j’aime ma carte papier et vérifier les points ». Ainsi, l’itinéraire demeure sur mesure !

La préparation du matériel s’avère une étape essentielle et fastidieuse. Deux journées entières y sont consacrées. Tout doit être pensé, dans le moindre détail. La nourriture doit, par exemple, être empaquetée par repas et par jour. Toutes les affaires doivent être placées dans des sacs étanches, pour éviter que la neige qui s’introduit dans la pulka mouille tout. En plus, des modifications s’avèrent nécessaires sur certains équipements, afin de les adapter au mieux aux conditions polaires.

En route pour une expédition polaire extrême au Finnmarksvidda

Le trajet

Carte pointant un lieu d'expédition : le Finnmarksvidda, en Norvège.
Rendez-vous au Nord de la Norvège ! © Google Maps

Deux jours de trajet pour se rendre sur le lieu de l’expédition sont nécessaires. L’excitation est à son comble pour nos deux explorateurs. Après des mois de préparation, le moment fatidique est arrivé ! Les bonnes conditions sont enfin réunies pour leur permettre d’entreprendre cette expédition polaire au Finnmarksvidda, ce lieu connu et reconnu de tous les aventuriers.

Finnmarksvidda demeure un endroit assez spécial, au climat similaire à celui de l’Arctique. Une météo changeante, des températures extrêmes… L’emplacement idéal pour s’entraîner à des périples encore plus longs !

1er jour

Un explorateur tirant sa pilka au milieu des sapins enneigés, sous un soleil bleu.
Un départ rythmé ! © Instagram Pihoqahiak

Le jour du grand départ a sonné et le soleil est au rendez-vous ! Des conditions idéales pour affronter l’amorce de cette première expédition. Leur projet est enfin réel. Ils s’élancent pour une traversée ouest/sud-est.

Cette première journée est rythmée par de nombreux arrêts pour s’extasier devant les paysages polaires. L’émerveillement à l’état pur, tous les doutes ou les questionnements s’évanouissent ! Ils sont à leur place. La météo est spéciale, Jonathan et Kari rencontrent toutes les conditions possibles en un jour : soleil, neige, vent, nuages, brouillard… Tout cela en l’espace de 24 heures. Le temps change extrêmement rapidement.

Le premier kilomètre commence dans une forêt puis, très vite, ils font face à l’immensité blanche du lieu. « Plus que du blanc et quelques collines, montagnes, mais rien d’autre »… Ski aux pieds, ils profitent de l’environnement, malgré les quelques douleurs qui se font un peu ressentir. Le corps se met en marche, les muscles aussi et il faut s’adapter.

La première journée est intense mais idéale. Jonathan et Kari arrivent sur une surface plane parfaite pour planter le camp. Au début, trouver ses marques s’avère fastidieux. Toutes les tâches leur demandent plus de temps. Au lieu des 3 heures prévues, ils passent bien 4 heures ce soir-là à fixer la tente, préparer leur lit, faire la cuisine et aller se coucher. Le camp doit être irréprochable. Même si la météo est bonne au moment où on installe la tente, le climat peut se dégrader au beau milieu de la nuit. Une tempête peut surgir, la tente doit donc être très bien posée pour parer à cette éventualité. Cependant, le coucher de soleil et le ciel étoilé de la première nuit font oublier le temps passé à effectuer les différentes tâches quotidiennes.

2ème jour

Un troupeau de cerfs se promenant dans un désert de neige.
Une belle surprise ! © Northern Norway

Le deuxième jour commence avec un grand soleil. Surfaces planes, montagnes, forêts, lacs rythment leur deuxième journée. Le tout demande de grimper et donc de faire des efforts intenses.

Le temps passé sur les skis paraît plus long, mais la vie en générale semble plus facile que ce à quoi les aventuriers s’attendaient. Leur corps s’habitue bien. Pourtant, ils marchent beaucoup ce jour-là. Cette journée est moralement plus compliquée. En effet, les deux explorateurs ont le sentiment de ne pas avancer malgré leurs nombreux kilomètres parcourus. Sur la carte, ils n’évoluent pas comme ils l’auraient voulu. Le dénivelé positif joue en leur défaveur… Leur objectif du jour ? Atteindre le plus grand lac gelé du nord de la Norvège avant la fin de journée. Malheureusement, ils n’y parviendront pas aujourd’hui.

Le moment de poser la tente arrive, Jonathan et Kari sont plus rapides que la veille. Une magnifique surprise les attend dans la soirée. Des groupes de rennes se promènent à 10 mètres à peine de leur camp ! Un instant magique, qui sait faire oublier les déceptions connues plus tôt dans la journée. La neige tombe bien, la nuit aussi.

3ème jour

Un couple d'aventuriers en expédition polaire, le givre recouvrant leurs cheveux et la barbe.
Un souvenir givré ! © Instagram Pihoqahiak

Au matin, pas de surprise, la neige n’a pas cessé de tomber. La première tâche de la journée consiste donc à retirer tout ce qui s’est accumulé sur la tente. Déneiger les pulkas, recouvertes également.

Cette troisième journée débute sous le signe de la motivation. Néanmoins, les efforts sont intenses dus à la neige fraîche. Dans ces conditions, il faut faire sa propre trace et les pulkas rendent la corvée plus rude encore. Les paysages rencontrés prennent le dessus sur les difficultés… Un blanc arctique incroyable se dresse devant eux ! Kari et Jonathan se sentent vraiment seuls, leur procurant un plaisir démesuré.

La faune sait également se faire remarquer. Kari aperçoit un renard polaire dans la journée, et nos deux aventuriers repèrent des traces récentes de lynx. Rien que l’idée d’être passé proche de cet animal emblématique, et d’avoir peut-être même été observé par ce dernier, rend l’instant féérique !

La journée se déroule bien, les deux sportifs de l’extrême avalent les dénivelés et les kilomètres. Ils choisissent de monter la tente au sommet d’une colline, après plus de 20 kilomètres parcourus dans la neige fraîche. La vue à 360° et le merveilleux coucher de soleil terminent bien la journée. Les couleurs défilent : violet, rose, rouge, orange…

Néanmoins, le froid se fait ressentir. Les cheveux, la barbe commencent à geler. Leur rapidité à installer le camp leur permet de ne pas trop en pâtir ! Jonathan et Kari ont trouvé leurs marques, Kari s’occupe de la cuisine et Jonathan monte la tente. Une répartition des tâches bien organisées. Le repos s’impose, pour une nuit supplémentaire dans des conditions polaires.

4ème jour

Des aurores boréales d'une couleur verte et bleu dans le ciel noir.
Un ciel polaire coloré ! © Hans, Pixabay

C’est après une nuit plus compliquée à cause du froid que les deux aventuriers se réveillent. Une surprise rafraîchissante les attend dehors, le givre polaire ! Tout l’équipement doit être brossé et nettoyé pour retirer ce dernier.

Le brouillard les suit pour ce quatrième jour, rendant l’ambiance particulière. Ils ne voient plus rien autour d’eux. Kari et Jonathan continuent d’avancer. Les journées se ressemblent, mais Kari commence à ressentir une belle douleur au niveau de la cheville. Une petite larme accompagne sa peine. Mais les efforts ne sont pas vains, 25 kilomètres au compteur cette journée-là !

Nos deux aventuriers savent que leur dernière nuit approche. Les aurores boréales font leur apparition pour cette ultime soirée ! Comme un cadeau d’au revoir.

5ème jour

Une femme aventurière devant son campement dans un environnement polaire.
Une vie d’aventures ! © Jonathan Labarre et Kari Toftesund

Ce matin est différent, l’expédition touche à sa fin. Après avoir rangé le camp efficacement, les deux aventuriers se remettent en marche. Kari avance toujours avec la douleur grâce à un mental hors du commun.

Ils rejoignent la trace du parcours balisé qui fait sud-est/sud-ouest. Jonathan et Kari croisent des gens pour la première fois depuis 5 jours. Ils apprennent alors que la nuit où le givre polaire a sévi, les thermomètres indiquaient — 36°. Des conditions extrêmes qui confirment l’exploit de nos deux explorateurs.

Pendant cette dernière journée, des sentiments inverses se mélangent. L’impatience se fait ressentir, l’envie d’arriver et de pouvoir affirmer qu’ils l’ont fait. Mais aussi la nostalgie. Les deux aventuriers avaient trouvé leur rythme et pris leurs marques, ils ne veulent pas que ça se termine maintenant !

Les 3-4 ultimes kilomètres sont régis par l’amusement. Jonathan et Kari profitent de leurs derniers instants en expédition polaire ! L’arrivée se dessine alors. Ils rejoignent la voiture et peuvent clamer qu’ils ont terminé ce monument qu’est le Finnmarksvidda ! Cette première expédition dans le grand froid s’achève, mais laisse beaucoup d’espoir pour la suite.

L’heure du retour

Une personne seule, au loin dans la neige.
Une blancheur désertique ! © Instagram Pihoqahiak

Lorsqu’arrive l’heure du retour, un mélange de fierté, d’accomplissement, mais aussi de tristesse se dessinent. En effet, le corps commençait tout juste à s’habituer aux conditions et à l’effort. Jonathan et Kari en veulent plus. Ils sont contents de leur exploit, mais pensent déjà aux prochaines expéditions !

Comme toute bonne chose a une fin, une fois rentré chez eux c’est le moment de tout déballer. Il est l’heure de sécher, nettoyer, réparer le matériel. Cela demande beaucoup de temps. L’importance de prendre soin de soi prend également tout son sens. En effet, le corps, la peau a subi des séquelles avec le froid et l’effort. Les soigner s’avère primordial… Les ongles, tiraillés par les températures extrêmes, mettront quelques jours à récupérer. Le corps doit regagner des forces et panser ses blessures, pour repartir de plus belle !

Ces deux aventuriers ont su braver le Finnmarksvidda et son climat unique. Les conditions polaires font partie des plus difficiles à vivre. Cependant, Jonathan et Kari montrent qu’ils regorgent de ressources ! Si vous avez soif d’aventures, vous pouvez suivre leurs expéditions sur leur Instagram ou sur leur site.

Si ce contenu vous a plu, n’hésitez pas à découvrir la rencontre de ces deux amoureux aventuriers sur mon blog !

Par Mathilde Fournier, rédactrice web SEO

Sources :

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